Déménager, emménager ... Fin d'une vie et début d'une autre [Libre !][FINI]

Taini pouvait remercier sa sœur pour son « petit cadeau » de départ.
La journée s’annonçait étouffante et il ne lui restait plus aucune de ses affaires pour sortir. Toutes étaient à laver car oui, Taini tentait de faire des économies en évitant de faire des demi-machines et c’était malheureusement la quantité que formaient ses vêtements légers.

Mais quel pouvait être ce cadeau maudit qui la privait ainsi d’un habillement décent ? Oh rien ! Rien de bien méchant en tout cas.
Sachant que sa sœur habiterait en Californie et plus particulièrement sur la côte, Magena avait donc prit soin de remplacer plus de la moitié de la valise d’été que Taini avait préparée. Aussi, au lieu de n’être remplie que e t-shirt, de longs débardeurs et de pantalons légers, s’y trouvait maintenant de jolies robes bustiers, des mini-jupes, des shorts, des tops à décolletés plongeants et même, deux magnifiques bikinis –on se demande bien quand elle en aura l’utilité mais bon…-.
Bref, tout ce qui faisait que leurs styles vestimentaires étaient foncièrement différents.
D’ailleurs, bien que cela fasse plus d’un mois depuis son arrivée, elle n’avait toujours pas osé ouvrir sa valise d’hiver. Heureusement pour elle, la première valise contenait quelques vêtements parfaits lorsqu’il y avait des mauvais temps surprises.

Enfin vous voyez le tableau, revenons-donc à nos moutons.

Taini n’avait plus aucune de ses affaires de propres, se restait que celles de sa sœur qu’elle rechignait à porter. Etudiant le problème, elle finit par le résoudre… à sa manière, dirons-nous.
C’est ainsi que pour son expédition de la journée, la magicienne portait une short court ainsi qu’un petit top dévoilant allègrement son décolleté, le tout surmonté d’un long sweat épais lui arrivant mi-cuisse et pour compléter le tout, des bottines à semelles épaisses à peine lassées surmontées de longues chaussettes tombantes rehaussées de guêtres.
Au final, cela lui donnait un style unique entre la parfaite randonneuse et la sportive sensuelle. Un style unique mais étrangement seyant en somme et qui lui correspondait en quelques sortes.

Ainsi parée, elle se mit en route vers l’objet de sa visite du jour : Fairy Dust, une bouteille d’eau fraîche dabs le sac.
Cela faisait un moment déjà qu’elle prévoyait de visiter les autres quartiers de l’ile et, bien qu’il l’effrayait un peu, Witche’s corner serait le prochain.
Partie vers 8h du matin, la brune mit près de deux heures à faire le trajet qui, avouons-le, ne lui avait guère faire de cadeau. La pauvre transpirait sous son épais sweat. Par chance, sa propre eau, sa sueur en somme, ne pouvait la transformer.
Afin d’avoir moins chaud, elle avait fini, au détour d’une rue, par attacher ses cheveux en une queue haute, lui laissant la nuque dégagée qu’elle humecta légèrement.

Enfin arrivée à Fairy Dust, elle se mit à flâner le long des rues désertes –pour autant dire-. Tous devaient être partis se baigner à la piscine ou se dorer sur l’une des plages de l’île. A cette pensée, Taini les envia.
Elle aussi voudrait plonger allègrement dans l’eau, mais elle ne pouvait pas et ce, malgré la chaleur étouffante –bin vi, sous un sweat pareil…-.

Finalement, au gré de ses déambulations, elle finit par arriver devant la maison que citaient toutes les affiches, que la magicienne n’avait nullement remarquées.
Tout y semblait en chantier. Un amoncellement de livres dans un coin, une table au bord du trottoir et divers meubles de tailles moindres éparpillés de-ci delà. Taini hocha la tête incongrue, mais sans pour autant être profondément interloquée. Depuis sa dernière rencontre, elle avait fini par grandement relativiser en ce qui concernait les évènements de cette île ainsi que de l’étrangeté de leurs habitants.
Par simple instinct humain cependant, son regard dévia sur la boite aux lettres d’un rose pastel agrémentée de petites notes musicales blanches, le nom d’une jeune fille y était inscrit. Le contraire aurait été étonnant quoique…
Jetant un autre coup d’œil sur le bazar, Taini poussa un soupir de fatigue, sans doute du à la chaleur et se dit que faire demi-tour, rentrer chez elle ne semblait guère être une mauvaise option au contraire et que, de toute manière, elle avait bien assez visité le quartier comme ça.

Empoignant sa bouteille, elle joignit le geste à l’idée et amorça son retour quand elle entendit un grognement dans son dos. Il n’était pas des plus agressif, mais on sentait bien que ce n’était pas pour l’oiseau sur le tilleul d’à côté.
Taini se retourna pour savoir quel animal pouvait ainsi lui en vouloir, ou alors il était littéralement déshydraté et l’eau dans la bouteille avait fait effet d’appât. Malheureusement l’eau n’était surement pas en cause puisqu’il s’agissait du loup de l’homme bizarre de la dernière fois. La jeune fille déglutit en repensant à lui. Dire qu’elle s’était dit qu’elle ferait tout pour l’éviter, elle venait de se jeter dans –je vous le donne en mille- la gueule du loup.

Bien sûr, vous allez dire qu’elle pourrait faire demi-tour l’air de rien ou bien partir en courant comme une dératée, ce serait même fort juste si le maître n’était pas lui aussi apparu dans l’encadrement de la porte d’entrée.
Ne bougeant plus, elle le fixa. L’ignorer lui paraissait être une option tout à fait salvatrice, mais qui n’entrait néanmoins dans son caractère. Taini prit donc la décision de la saluer, lui lancer quelques banalités et le laisser seul sur son… son quoi d’ailleurs ? Retapait-il sa maison ou bien était-ce une simple lubie d’extra-terrestre ? Question donc elle n’avait cure car sa seule carotte était de s’éloigner de lui.

« B…Bonjour, euh…» elle jeta un regard furtif sur la boite aux lettres. « Airi ! » lança-t-elle finalement souriant du plus naturellement qu’elle pu.

A peine venait-elle de saluer le fameux « Airi », qu’une jeune fille à la chevelure blonde sortie à son tour de l’encadrement de la porte.
Son regard dévia donc de son hypothétique interlocuteur et fixa la jeune fille. Une longue chevelure rose pastel, petite et la carrure maigrichonne qui, à elle seule, portait une lourde table. De sa vie, elle n’avait jamais vu quelqu’un porter de tels objets seul. Même les hommes les plus forts de la tribu de sa mère s’y mettait à deux, alors une fillette, vu sa taille il ne pouvait en être autrement aux yeux de Taini, réussir à porter cela… Taini se mit donc à se demander quel sort elle avait bien pu utiliser pour réussir ce tour de force pour finalement arriver à cette conclusion : si « Airi » venait d’une autre planète et qu’il sortait son arme à tout va, cette jeune fille devait aussi en être et possédé donc une force surhumaine (NDJ : j’avoue que moi aussi, je ne vois pas d’autres explications rationnelle XDD).
On peut dire que c’était grâce à ce type d’abnégation que Taini réussi une nouvelle fois à sauver sa psyché.

Cependant, a peine eut-elle le temps de se féliciter d’avoir trouver solution au problème que la jeune fille reparti, abandonna la table là comme une ordure qu’on oubli.
Enfin, ce ne fut pas comme si elle eu le temps de se pencher plus amplement sur la question, qui de toute manière ne l’intéressait pas spécialement, une voix bien connue l’interpela, provenant de la maison en travaux. Tournant la tête, Diane apparut dans l’encadrement de la porte portant une nouvelle fois des couleurs d’une discrétion à rendre jaloux un ninja. Aussitôt son sourire forcé pour « Airi » et sa mine blasée face à l’étrange Rosette disparurent pour laisser place à une expression détendue et affectueuse.

« Bonjour Diane. » répondit-elle à l’interpellation de sa camarade, délaissant volontairement le spécialiste. « Qu… »

Malheureusement elle ne put terminer sa phrase, ou du moins sa question sur le pourquoi du comment il se passait ici. Le quartier semblait plus fouillis encore que celui des magiciens avec leur herbes, leur fleurs, leur déplacement de maisonnées. Bref, elle était larguée et l’apparition soudaine d’une jeune demoiselle qui ne devait être guère plus âgée que Diane, mais qui pourtant la dépassait de quelques centimètres bien visibles, ne venait qu’ajouter un énième élément disparate au tableau.
Par ailleurs, cette fille préféra présenter leur... hôte, en déduit la brune puisque personne ne semblait disposer à lui expliquer le pourquoi de choses, en premier plutôt qu’elle-même. Mais ce qui fit tiquer le plus la métisse fut qu’elle parlait beaucoup. En une phrase, un amoncellement d’informations venait de s’entasser dans sa tête et les gens qui parlait beaucoup et qui paraissait avenant de façade, Taini les craignait.
Oh non ! Pas une crainte profonde, amère et viscérale, juste qu’elle s’en méfiait ardemment. Par expérience, ce type de personne était celui le plus hypocrite et le plus capable de nous duper pour mieux nous blesser. Car oui, fée ou pas, n’importe qui peut virer du côté obscur de la force.
Aussi quand elle lui tendit la main, alors qu’elle en fixait les doigts, Taini ne put retenir un regard neutre. Pas froid, elle n’était pas si aigre, mais assez inexpressif tout de même. Malgré cela, elle conclut qu’il fallait garder une contenance et, s’essuyant la main qui devait être poisseuse par la transpiration, elle prit doucement cette dernière et répondit au sourire de Prune.

« Euh…Oui…Ravie de faire votre connaissance Prune. »

La magicienne ne se présenta pas, on ne le lui avait pas demandé, sans doute parce que Diane avait hurlé son prénom. Sans doute… Elle ne chercha pas plus loin, c’était de toute manière sans importance et puis, Rosette venait de reparaitre et de dépasser Diane.
Voila à présent que Taini se retrouvait cerné par des fées, bien qu’elle eut un doute concernant « Airi », enfin Andrew, il possédait une arme et elle n’avait jamais entendu parler de fées masculine surtout.
Elle qui avait prévu de dire « bonjour/au revoir » au brun et de partir le plus vite possible, c’était à présent bien fichu par terre, et cette chaleur constante n’allégeait en rien son malaise.

[HRP : Je rappelle juste que Taini ne s’est nullement avancée dans la propriété d’Andrew, qui lui s’est approché d’elle, et qu’elle est toujours sur le trottoir, faisant face à la maisonnée. Donc seul Andrew, Fenrir vraisemblablement et Prune sont près d’elle. Nan mé, Taini n’est pas clépto’ ni même ne viol le domicile d’autrui (quoique ce serait fun *o*).
PS pour Prune : je pense que tu as du faire un tit lapsus. Tu voulais écrire cuisse/mi-cuisse plutôt que mollets nan ?]