Entre loup bouilli, et poisson à la plancha : miam ! {PV Taini} [END]

Quelques jours avaient passés depuis « l’incident » et j’avais réussi à trouver peu à peu où dormir. Quand je ne trouvais pas, je dormais dehors. Les nuits étaient plutôt douces et Fenrir me tenait chaud. J’avais réussi à trouver quelques affaires potables et je me débrouillais tant bien que mal pour survivre, mais ça ne pouvait pas durer. Il me fallait un toit fixe, le temps de retomber sur mes pattes. J’avais pu sauver quelques dollars magiques du crash, à moi de me débrouiller, puis de contacter ma mère pour lui dire que tout allait bien, et enfin de chercher un moyen de rentrer chez moi. Sauf si je me plaisais bien ici … auquel cas je resterais peut-être. Après tout, ce n'était pas comme si une vraie vie m'attendait sur Khalys. Ma mère, que j'aimais certes beaucoup, ne pouvait pas me chaperonner toute ma vie et ne pouvait pas m'avoir à sa charge constamment, on pouvait pas dire que je sois très doué pour trouver un emploi (encore moins pour le garder), et mon père, comme le montrait mon nom de famille, m'adorait plus que tout au monde (ironie, quand tu nous tiens ...) et m'aiderait volontiers si la planète venait à s'écrouler, que j'arrivais in extremis à empêcher sa destruction, et que je devenais un héros national. Et encore. Au final, rester ici serait peut-être mieux pour tout le monde, à commencer par moi.

En attendant, je m’étais un peu renseigné, et j‘avais trouvé l’endroit où l’achat d'une maison, ou tout du moins vu mes moyens sa location, était possible. Je n’avais pas trop fait le difficile, et j’avais donc récupéré une maison occupée précédemment par une fée partie précipitamment. 300 DM par mois de loyer, c’était convenable et raisonnable. A moi de déménager mes affaires tout seul et de déblayer ce qui restait de son passage par contre. Ô joie … Mais ça allait me remettre en forme. Je manquais d'exercice, c'était indéniable. Il m'aurait fallu un bon footing de 3 heures minimum pour me remettre en jambes, mais courir avec mes valises n'était pas vraiment une idée exhaltante ... Et les abandonner, je n'y songeais même pas. De nature confiante, oui, mais pas stupide quand même.

Bref, tout content d’avoir désormais un abri solide au-dessus de ma tête –je ne dirais pas que le crash m’avait traumatisé, mais je n’étais pas rassuré dehors en ce moment- je ressortais sur la place centrale de l’île et débarquait … au milieu d’une bataille d’eau. Un jet m’atteignit en plein torse, et je ne pu me retenir de rigoler devant la mine faussement désolée puis vraiment hilare des enfants fautifs. Rire qui ne resta pas bien longtemps sur mon visage, cependant, car il y eut bientôt un problème … J’entendis soudain un cri. Ça n’avait pas l’air de paraître très joyeux, et je vis les poils du cou de Fenrir se hérisser. Mon sang de spécialiste ne fis qu’un tour, et je me dirigeais vers l’origine du bruit incongru, prêt à dégainer s’il c’était à cause de violences … J'étais rouillé, mais pas insensible, et je ne resterais pas inactif. Cela dit, je me faisais sans doute des idées.

La journée avait bien débutée.
Une chaleur si ce n’était tropicale au moins typiquement de saison et largement étouffante. Tous les passants qu’elle avait croisé étaient habillés fort courts, la mettant mal à l’aise. Elle avait, depuis peu et surtout ces dernières rencontres, cessé de mettre les robes mi-cuisse que sa tendre sœur lui avait donnée de force parmi les vêtements de ses valises et était revenu à ses longues tuniques au dessus d’un jean.
Rien de bien sexy et attrayant comme les autres qui parcouraient les rues, mais ça, Taini s’en moquait éperdument. Elle était très bien dans sa tunique longue, son jean large et ses converses.

Sauf que si les adultes ou tout du moins, les ados, supportaient cette chaleur en s’habillant courtement, les enfants voyaient al choses d’un autre angle.
Les batailles d’eau !
Autrement dit, l’une des pires angoisses de la jeune amérindienne. Vous vous imagineriez vous, déambulant tranquillement dans la rue et vous retrouver, suite à un jet mal avisé, au sol, impotente sans pouvoir rien faire d’autre que d’attendre que le temps passe ? Et bien Taini, elle, se l’imaginait plus que bien. Ce fut son quotidien durant quelques années. Ce qui l’avait d’ailleurs conduite, pendant cette période, à porter été comme hiver son matériel anti-projections.

Aussi, lorsqu’elle entendit des rires non loin, suivit de bruits d’éclaboussures, une sueur froide lui descendit le long du dos.
Demi-tour toute, il fallait fuir la zone d’assaut au plus vite, trèèès vite. Ces bêtes là tiraient à tout va et se déplaçaient partout.
Taini esquissa donc un mouvement de recul pour battre en retraite quand un des gamins déboula non loin d’elle et mitrailla. Non pas sur elle, mais sur son « camarade », si l’on puisse l’appeler ainsi vu la lutte acharnée qu’ils se livraient. Néanmoins le tir passa non loin de la brunette qui dans un reflexe de survit recula brutalement en poussant un cri effrayé avant d’atterrir au sol, effarée.

Les gamins la fixaient abrutis devant une telle réaction. Autant le jeune homme avait rit d’être ainsi détrempé, mais la jeune femme semblait terrorisée pour une simple goutte d’eau. Les gosses regardèrent leur pistolets dubitatifs tandis qu’elle restait là, immobile. Au fond d’elle-même, elle savait que sa réaction était exagérée et ne rimait à rien.
Personne ici ne savait, et ne devait savoir, personne n’allait tirer sur elle pour l’humilier en publique et la laisser au sol, comme un sac incapable de se déplacer seul. Seulement, des réactions de protections acquises par l’expérience ne se contrôlent guère, surtout lorsque les souvenir nous tétanisent.

~~Faux espoir~~ Fausse alerte, le cri n’était pas celui d’une jeune et jolie femme en détresse, mais d’une … euh … jeune femme (non, je ne suis pas un goujat, mais elle n’était pas vraiment à son avantage, dirons-nous … je réserve mon jugement), tombée à terre suite à un mouvement qui aurait passer pour un réflexe de survie si ça n’avait pas été pour se protéger … d’un pistolet à eau. Ouuuh, la vilaine chose. Je me retins fortement de rigoler devant l’absurdité de la chose et de la scène. Après tout, je n’étais pas bien placé pour le faire, moi qui était capable de craindre en passant sous un arbre de me prendre une branche sur le coin du nez (oui, les nez ont des coins !) et puis, cela résultait peut-être d’un traumatisme grave, et inconnu de votre humble serviteur … Allez savoir. Il y avait une explication à tout, en principe.

J’hésitais sur la conduite à tenir, depuis mon coin de mur à quelques pas d'elle. L’aider à se relever ou partir comme une grosse saleté ? Argh, choix cornélien. Mais je suis trop bon, trop serviable, ~~trop influençable~~ pour la laisser à terre et m’en aller tranquillement. Après un regard faussement méchant aux enfants pour leur ire qu'ils pouvaient aller s'amuser ailleurs et que je gérais (et pas que la situation ! Hum, pardon.) je m’approchais donc de l'inconnue et lui tendit la main pour l’aider à se mettre debout sans trop d'effort ~~et sans se ridiculiser plus~~. Gentleman jusqu’au bout, que voulez-vous.

En attendant, il faudrait vraiment qu’elle pense à aller voir un styliste … Ou un relookeur (ça existe ce mot, en fait ? Je crois pas … Mais je vois pas comment le dire autrement). Voire même l’un puis l’autre en vérité. Ca ne pourrait pas faire de mal. Non, sérieux, je crois que même les femmes de la face sombre ont meilleur goût sur les accords de vêtements … Enfin après tout, je ne suis pas d’ici, c’est peut-être la mode. Allez savoir, les gens sont parfois si bizarres … Comment ça je fais partie des gens ? Mais non, je ... Enfin si vous le dites ... Sans doute, oui ...

A trop vouloir éviter les ennuis et le regard des autres, on finit par obtenir le parfait opposé. Et ça, Taini venait sans doute de l’apprendre à ses dépends. Elle avait à présent tout les regards rivés sur elle, dans une position peu glorieuse et un jeune homme à la musculature saillante du à son vêtements humecté qui lui collait à la peau qui se retenait de rire à sa vue.
Bref, rien d’illustre en somme. Ah ce qu’elle aurait aimé être une souris en ce moment-même, ou tout au fond de l’océan, seule tranquille.

Finalement, le brun se décida à l’aider et fit partir les garnements. Aide et attention dont elle se s
erait bien passée. Mais nécessité faisant loi, elle n’allait pas faire la fine bouche. Aussi se sentit-elle reconnaissante de cette action, mais uniquement cette action, car sa fierté étant ce qu’elle était, le fait qu’il lui tende la main ne lui plut guère.
Néanmoins, elle ne se sentit pas de refuser, ayant un doute sur sa capacité à se relever seule sur le moment présent.
La demoiselle empoigna donc la main de l’inconnu et tira dessus pour se relever, maladroitement.

A présent debout, elle s’épousseta légèrement avant de jeter un œil sur la personne qui l’avait aidée.

« Merci. » dit-elle soudain, un sourire timide aux coins des lèvres.

Dernièrement, elle commençait presque à regretter d’être partie de chez elle, d’avoir quitté ceux qui l’aimaient, son petit cocon familiale, sa piscine. Tout ce qui, en quelque sorte, la rassurait.
Et voila que ça lui reprenait. Elle qui était si déterminée à tracer son chemin seule sentait déjà le sol s’écrouler sous ses pieds avant même d’avoir réellement avancé. Décidément, il n’y avait pas que ses chutes de honteuses, mais son manque de conviction aussi…

Ça va aller ? Vous avez l'air étrange …

Je peux vous raccompagner quelque part ? Je ne voudrais pas qu'il vous arrive quelque chose.

Taini tiqua et se roidit brusquement.
Etrange ? Il la trouvait étrange ? Se pourrait-il qu’il ait le nez fin ? Non, c’était impossible, comment quelqu’un pourrait être aussi perspicace pour une première rencontre. C’était stupide voyons, tentait de dédramatiser la jeune femme.
Mais, il fallait bien avouer qu’avec une réaction aussi effarée devant trois gouttelettes d’eau, il était normal qu’il se questionne. Peut-être s’avait-il déjà !
La pression montait dans les veines de la magicienne. Pas une seconde, elle ne se disait qu’il pouvait penser cela à cause de l’absurdité de sa réaction, pour une personne normale.

« Euh… Oui ! Oui, oui ! » répondit-elle abruptement à la question du jeune homme. « Tout va bien, oui tout va bien. J’ai juste trébuché. C’est ça, trébuché. Heureusement, mes fesses ont amorties ma chute… ah… aha… » sourit-elle un petite rire qui voulait détendre l’ambiance mais qui, au final, n’enfonçait que plus la demoiselle.

Elle qui avait pourtant l’habitude de jouer la sociale, de garder un sourire de façade pour ne pas offusquer ou s’attirer des ennuis, voila qu’elle racontait…. N’importe quoi. Il n’y avait pas d’autre définition possible devant cet étalage de bêtises. D’ailleurs, ce n’aurait guère été étonnant que le beau brun n’en vienne pas à se demander s’il elle ne se serait pas cognée la tête quelque part.
Décidément, en situation de crise, elle n’était guère douée pour jouer la carte de la nonchalance.

Et voila à présent qu’il lui proposait de la raccompagner. Ce qui, en regardant la scène d’un point de vue extérieur, semblait totalement logique vu l’attitude de Taini. Peut-être aurait-il même du lui proposer d’aller à l’hôpital en fait et pas pour une grippe si vous voyez ce que je veux dire…
cette proposition donc, fit faire un bond au cœur de l’amérindienne.
La ramener hein ? Qu’il ne lui arrive rien ? Mais bien sur se disait Taini. N’était-ce pas plutôt lui, qui vous lui faire quelque chose ?
Les suspicions de Taini fusaient et son sourire, si l’on peut appeler ça ainsi, s’éteignait en parallèle et fixait le jeune homme d’une mine, si ce n’était soupçonneuse, tout du moins empreinte de doute. Et pas que sur la nature de la proposition.

« Non… Non ça ira, ne vous en faites pas. Je n’ai rien de casser, ça ira. »

Même en cas d’extrême urgence –owiii c’est un gros vilain, il t’aide et te propose galantement de te raccompagner, quel monstre- Taini était incapable de foncièrement envoyer paitre quelqu’un.

Rectification. Cette fille n’était pas étrange, elle est super méga alienatiquement extraterrestrialement étrange (et je vous dis zut pour les mots qui n’existent pas). Parce qu’elle croyait réellement que j’allais la croire ? J’espérais que non, parce qu’elle n’était pas du tout crédible. Ce serait comme si un tigre disait à une poule "t'es sûre que tu veux pas venir dormir chez moi ? Promis, je te ferai pas de mal". Sauf que c'était pas vraiment le sujet là ... Hum, plutôt un blessé grave mournt qui dirait "J'ai une pêche d'enfer !" sauf qu'elle était pas mourante, enfin pas que je sâche ... Bref ... Je la dévisageais à mon tour, sans doute un peu étrangement (décidément, j’ai l’impression que ce mot revient souvent avec elle). Elle sembla mal réagir à ma proposition de l’emmener quelque part. Elle ne croyait quand même pas que j’allais faire des choses bizarres ? Ah ben bonjour la réputation ! J’avais rien fait ! Même pas encore volé un quelconque pain, je m’étais tenu bien tranquille … Bonjour les idées reçues, quoi … Elle refusa en essayant d’être polie, ce qui était totalement raté vu son attitude, et me mit mal à l’aise. Je me savais incapable d’insister sur ma demande, mais en même temps la laisser alors qu’elle semblait vraiment mal, dans le pétrin, ça ne me semblait pas correct.

« Bon, eh bien … faites attention à vous alors. On ne sait jamais, une bataille d’eau est si vite arrivée … Ca peut être dangereux. »

Je voulais ironiser, mais si j’avais su, je n’aurais pas sorti ça. Plus maladroit je crois que je ne pouvais pas faire. Mais je ne le savais pas, et j’avais donc bien dit ça. Maladroitement, avec tout le malaise que je pouvais ressentir, je passais ma main dans mes cheveux ébouriffés et m’apprêtais à tourner les talons, Fenrir à mes côtés, pour aller je ne savais où …

Taini avait beau être suspicieuse envers l’énergumène en face d’elle, elle n’en était pas moins craintive. Et il ne s’agit pas ici de craindre les malversations d’une personne. Non, non. Mais bien de craindre de se retrouver seule, au milieu d’une hypothétique bataille d’eau comme l’avait agréablement souligné Andrew. Seule au milieu d’une fusillade aqueuse, seule sans personne pour l’aider si elle venait à être touchée. Personne ici ne la connaissait et personne donc n’avait de raison de l’aider si le pire devait arriver –non, il ne s’agit pas d’être renversée par une voiture, loin de là (quoique si elle devait se retrouver en l’état au beau milieu de la route…)-.
Et ça ! Elle en avait plus peur encore que de devoir mettre de côté sa fierté et ses soupçons. Oooh oui, elle en tremblait même d’effroi.

Alors que les idées fusaient dans sa tête, Taini fixa le sol, raide comme un piquet. Un peu comme un enfant qui prend sur lui lorsqu’il se fait disputer après avoir fait une grosse bêtise.
Elle aurait bien voulu lui dire d’attendre, que finalement elle acceptait. Mais sa fierté lui bloquait la voix, la crainte aussi peut-être…

Finalement, une petite main se tendit avec difficulté, les mouvements raides et finit par agripper le bas du t-shirt du jeune homme. Le bas vraiment, un tout petit, minuscule pan de tissus avec seulement le bout des doigts, mais avec quelle ferveur. Si bien que le maigre bout de tissus ne lui glisserait pas entre les pattes.
La jeune fille, elle, était toujours aussi immobile et détournait le regard de son –futur- protecteur. Quelque part, on pourrait presque croire que son corps entier réagissait à sa gêne car sa longue chevelure lui passait devant le visage dissimulant sa gêne à ce dernier.

Vous parlez d’un revirement … Je ne sais pas ce que je venais de dire, mais en tous cas ça avait fait son petit effet, puisque je sentis mon T-shirt se tendre un petit peu dans mon dos. Je me retournais pour voir un bras dépasser de mon dos ~~oh mon dieu je suis devenu un alien elle m’a contaminé !~~ appartenant à la jeune fille. Je la regardais, tête baissée, elle semblait d’un seul coup bien plus vulnérable … Je desserrais ses doigts de mon haut avec ma main, doucement, comme pour ne pas l’effrayer. J’imaginais aisément ce que ce geste avait dû lui coûter après son refus presque catégorique quelques secondes auparavant, alors autant ne pas faire un bond en arrière dans la « relation » si on pouvait lui donner ce nom, en étant trop entreprenant.

« C’aurait quand même été bien plus simple en le demandant gentiment … Vous ne croyez pas ? »

Et puis vous auriez évitez de détendre mon haut. Hum, non, ça, Andy, tu le gardes pour toi. L’humour n’a pas l’air de trop marcher avec elle. La prenant par les épaules, mes mains posées de chaque côté, je lui remis brièvement ses cheveux derrière l’oreille et lui sourit gentiment. Puis, je me redressais et passais son bras autour du miens comme on le voyait parfois faire dans les Cours des Nobles, commençant à marcher dans la direction d’où j’étais venu.

« Alors, dites-moi donc où je dois vous escorter, miss … Ou plutôt montrez-moi le chemin. J’ai bien peur de ne pas connaître encore bien le coin … »

Hum, dans le genre chevalier servant, on aura vu plus efficace, n’est-ce pas ? Mais je n’avais pas encore en tête le plan du quartier, ni de l’île, alors … Il valait sans doute mieux qu’elle me guide. Ce serait bien plus pratique. Sinon je pouvais toujours essayer, hein, mais je ne garantissais pas l’arrivée à bon port … et surtout pas dans des délais de moins de vingt-quatre heures … Ce qui ferait quand même long pour traverser une île qui n’avait pas l’air de faire plus de quelques kilomètres d’envergure.

En sentant le contact des doigts du jeune homme sur les siens, Taini se roidit et le fixa derrière sa chevelure. Ce n’était pas ce qu’elle avait demandé, s’il voulait qu’elle lâche, il lui suffisait de demander. Les contacts humains n’étaient déjà pas son forts, alors les charnels, n’en parlons pas…
Aussi, quand dans un élan de tact mammouth en, Andrew la taquina sur sa réaction, la jeune fille détourna encore plus la tête.

« Hm... » acquiesça-t-elle.

Vraiment, ce rideau capillaire était une véritable aubaine, un cadeau tombé du ciel pour elle. Avec ça, il ne pouvait voir le rouge qui lui montait jusqu’au bout des oreilles et la mine boudeuse qu’elle arborait.
Enfin… aubaine…
Elle sentit soudain deux mains épaisses et larges –bin oui, il n’est pas pianiste- se poser sur ses épaules. La magicienne allait se retourner pour le repousser après tant d’audace quand il vint, un doux sourire aux lèvres, remettre en ordre ce voilage volatile, dévoilant ainsi ce qu’elle s’évertuait à cacher depuis le début : un visage rosit et un regard expressif, allant du cocker soumis à la jeune femme déstabilisée. En soi, un beau panel de toutes les émotions qui la traversait et qu’elle détestait montrer aux inconnus.

Ensuite il lui attrapa le bras et le passa autour du sien. Si elle n’avait pas été habillée ainsi et qu’ils étaient dans une des grandes salles de bal de la ville, on aurait cru voir Sissi et son prince, ou tout du moins, un couple de damoiseaux de leur cours.
Enfin si Taini avait porté une de leur magnifique robe et que l’ambiance s’y prêtait. Vu leur localité, ils ressemblaient plus à deux extravagants jouant à des jeux étranges.

« Excusez-moi, mais… » *Il n’est pas nécessaire de marcher ainsi* et-elle envie de dire, mais elle craignait de le froisser, aussi les mots lui restèrent-ils dans la gorge. « Mais, le quartier où j’habite se trouve de l’autre côté… »souffla-t-elle tout en pointant du doigt, l’allée d’où la jeune fille était arrivée, c'est-à-dire, derrière eux.

Et voila ! Elle venait sans doute de le passer en ridicule, en publique en plus, Taini allait surement payer cette offense. Cependant, elle ne pouvait le laisse l’emmener à l’autre bout de l’île, dans le quartier des fées. Là où elle n’habitait absolument pas, ne connaissait pas –ou presque- et où elle devrait revenir sur ses pas et traverser seule le front de guerre qu’était devenu le centre de l’île.

Elle était toute rouge. C’était trop mignon ! On aurait dit une petite fille prise en fragrant délit de culpabilité. Pourtant, elle n’avait rien fait de mal … Ça venait donc sans doute de moi. Mince alors … Je ne m’en préoccupais pas vraiment, ça ne me paraissait pas très important. En revanche, la direction, elle, était importante. Elle voulait que je la ramène chez elle … Ok, pourquoi pas. Normalement on fait ça après deux ou trois rendez-vous, mais pas de problème, miss ! Où tu iras, j’irai ! (Fidèle comme une ombre, jusqu’à destinatiooooon ! ♫ Hum, je m’emballe …)

Je m’arrêtais donc, et fit demi-tour en l’entrainant avec moi (mais doucement, hein, je ne suis pas une brute tout de même) en riant doucement de mon emportement trop spontané. Je repartis donc vers le quartier où elle habitait.

« Ha, désolé. Je suis parti un peu trop vite, j’aurais dû demander avant. Pardon. »

J’étais bien conscient qu’elle était mal à l’aise, mais je ne savais pas trop quoi faire pour arranger ça. Enfin si, disons que j’avais bien une idée, mais j’avais autant de chance d’aggraver les choses que de les améliorer … Tant pis, je décidais de tenter le tout pour le tout. Après tout, je n'avais au final pas grand chose d'autre à perdre que le peu de considération qu'une inconnue me portait. Je m’arrêtais donc dans un endroit où il n’y avait personne (pas des plus rassurant, mais je me disais qu'au moins ce que je m'apprêtais à lui dire ne la mettrait pas en défaut vis-à-vis d'un public inopiné), et lui lâchais le bras pour me placer face à elle.

« Je sais que je peux sembler étrange, j’avoue que j’ignore tout de la manière dont se parlent les gens ici, comment il faut se comporter. Vous êtes étranges sur cette planète, vraiment.

Alors si j’ai fait quoi que ce soit de mal, je m’excuse, mais par pitié, détendez-vous, j’ai l’impression de marcher à côté de quelqu’un qui croit que je vais la tuer, et je vous assure que c’est assez déroutant. Et s’il y a des choses indispensables à savoir en matière de relations humaines, dites-moi tout, parce que ça ne pourra que m’être utile. »

Bon, au moins la mise au point était faite. Restait à espérer qu’elle ne s’enfuie pas en courant, ou ne croie pas à une quelconque énième bizarrerie de ma part … Franchement, je voulais juste aider, et j’avais l’impression de passer pour un grand méchant loup … non seulement c’était étrange (quand je vous disais que ce mot revenait souvent …) mais en plus, au bout d’un moment, ça risquerait de me taper sur les nerfs …

[hrp : la chanson à laquelle je fais référence, pour les curieux qui ne connaissent pas : clic ]

Taini suivit le mouvement initié par le brun, surprise par autant d’initiative. Et puis ce rire cristallin et cette attitude. Vraiment, il devait figurer parmi les personnes les plus étranges de cette île. Bien qu’elle-même en face sans nul doute partie…

« Ah… Mais ce n’est rien… » bredouilla-t-elle.

Après tout, il devait surement être nouveau lui aussi, comme la majorité des personnes qu’elle avait rencontrée ici d’ailleurs…

Soudain il déboita sur une allée esseulée et s’arrêta.
*Mon dieu qu’allait-il se passer ? Qu’allait-il faire ?*se demanda-t-elle pleine d’anxiété.
Finalement il lui dit venir d’une autre planète et lui demanda de l’aide sur les relations sociales de cette planète. Lui demander le B.A.ba des relations humaines et sociales de la terre, c’était un peu comme… comme de demander à un chien de nous expliquer comment miauler

Minutes !
Ne venait-il pas de lui dire qu’il venait d’une autre planète ?

Taini se cacha le visage, prise d’un rire nerveux. C’était trop pour aujourd’hui : elle avait manqué de se retrouver au sol comme une carpe, un jeune homme lui faisait des accolades et maintenant on voulait lui faire croire à l’existence d’autres planètes. Bon, certes elle savait qu’il en avait d’autres, celles du système solaire et des autres galaxies, mais aucune n’avait trace d’une quelconque forme de vie ou alors étaient trop éloignée pour qu’une quelconque forme de vie possédant une technologie égale à la notre puisse venir nous rendre visite en moins de deux générations..

« Attendez, attendez… » l’interrompit-elle. « Je suis navrée, mais… Vous voulez me faire croire qu’il existe d’autres planètes habitées ? Je sais que des êtres tels que les magiciens, les fées, les loups-garous, les elfes et autre créatures mythiques que l’on croyait depuis longtemps disparu existent bel et bien… »
On remarquera avec qu’elle finesse elle a éludé les sirènes.
« Mais ce n’est pas pour autant que les autres planètes du systèmes solaires sont habitées, loin de là ! De nombreuses expéditions ont été déployées pour en trouver sans trouver aucune traces !»

Certes suivant cette logique on pourrait se demander d’où viennent les fées et les sorcières, enfin tout du moins d’où venez les fées qui ont ramené la magie sur terre puisqu’il y a à présent des fées terriennes. Néanmoins la mère de Taini lui avait parlé de ce retour soudain grâce à des fées qui seraient venues de la dimension magique, mais Taini n’avait jamais demandé d’explications supplémentaires et puis… elle voyait ça comme un monde parallèle, un peu comme l’univers dans lequel évoluaient les divinités grecques ou romaines dans les légendes. Ceci expliquait sans doute sa réaction lorsqu’Andrew lui parla d’une autre planète, provenant donc de la dimension magique…

Décidément, il aurait mieux fait de demander à un bambin de deux mois de l’aider à ce niveau, il aurait eu plus de chances d’obtenir des réponses appropriées.
Enfin pour le savoir encore aurait-il fallut que la magicienne réponde à sa requête.

Eh bien, comment dire … Les humains qui ne pratiquent pas la magie sont loins d'être très … avancés … en terme de technologie … Je vous montrerais bien mon ordinateur, mais je l'ai cassé … La seule chose un peu magique que j'aie, c'est mon arme … Mais bon, je ne voudrais pas vous effrayer … enfin, encore plus … Et puis ce ne serait pas vraiment une « preuve » en elle-même …. Oh bon sang, mais c'est quoi cette planète ? Je suis tombé où ...

C'est rien mon grand, ça va passer ... Et puis, un jour on rentrera, n'est-ce pas ? Oui, on finira par rentrer ...

Les sourcils de Taini tressautèrent d’agacement.

Il tentait par tout les moyens de lui faire avaler ses couleuvres à grands recours de « ah bin non, j’ai perdu la preuve dit donc, c’est bête, mais croyez-moi. ». Ce coup-là, on lui avait déjà fait et elle devait encore y croire ?
Malgré ses expériences Taini n’était pas devenue froide et sans cœur, mais elle savait garder ses distance et rester sur ses gardes, surtout quant un coup lui paraissait louche. Et ici, elle en avait le parfait exemple.

« Hé bien malgré le manque de développement terrien, auriez-vous l’amabilité de me dire de quelle planète vous venez ? Mars, Saturne ou peut-être pluton ? » demanda-t-elle d’un ton sec, mais sans élever la voix.

Demande dont Andrew ne dut guère comprendre le détail. Venant de la dimension magique, ne sachant où il avait atterri, Taini lui parlait d’un univers planétaire qui, soyons franc, ne le regardait absolument et dont il ne devait rien connaitre–s’aurait été pour lui comme apprendre le bulgare en pleine Papouasie : stupide et inutile-. Mais tout ça, Taini l’ignorait ou plutôt ne le voyait-elle que comme un énième farceur sur son compte.
Elle qui était d’un naturel calme, timide voir peureux en fait, avait sentit la moutarde lui monter au nez s devant une manœuvre pour la duper aussi extravagante et de ce fait, lui parlait d’un ton sec qu’elle n’arborait que lorsqu’elle était vraiment en colère.

Se redressant sur elle-même, elle croisa les bras et soupira doucement comme évacuer son surplus de colère, la rendant à son calme premier, ou tout du moins un état neutre. Rouvrant les yeux, le jeune homme avait disparut de son champ de vision.
Disparut ? Pas complètement, des mèches de cheveux parsemés la zones sud de ce dernier.
Taini baissa les yeux et observa la scène qui se jouait devant ceux-ci. De cette manière, le brun lui semblait totalement sans défense… Enfin… plutôt désespéré, au bout du rouleau.
La jeune magicienne se sentit coupable devant ce spectacle, se disant qu’elle avait peut-être été trop dure avec lui, qu’il disait peut-être la vérité – même si au fond, c’était toujours d’une absurdité profonde ce qu’il pouvait dire- et, de ce fait, elle aurait aimé trouver le mots pour le réconforter ou tout au moins qu’il ne pleure plus. Car oui, dans cette position et de la vue qu’elle en avait, il pleurait.
Cependant Taini ne savait trop que dire… Ou que faire. Et contrairement à sa mère où les êtres de la forêt, elle ne possédait aucun sort pour créer un bouquet de fleur, faire danser une brise réconfortante… Non, rien de tout ça. Ou alors, s’il s’était coupé le bras peut-être…

« Euh… M… » susurra-t-elle avant d’abandonner la lutte qu’elle n’avait pas réellement commencée.

Taini regarda derrière son épaule, vérifiant que personne ne les observait de l’artère principale et retourna son attention sur le jeune homme, restant plantée là comme une pomme. Hésitant entre lui tendre la main ou l’abandonner pour éviter d’envenimer la situation plus encore. Après tout, qu’avait-elle à perdre avec la deuxième option ? Elle ne le reverrait surement pas. Alors pourquoi n’arrivait-elle pas à partir ?
Surement un cas de conscience.

Mars, Saturne … Mais c'était complètement idiot ? Personne n'habitait sur ces planètes … Pour qui me prenait-elle ? Un aliéné ? (Hoho, quel joli jeu de mot … alien - aliéné … vous l'aviez capté ? Non ? Ben maintenant oui ! Et en plus j'ai gagné quelques mots dans mon rp, haha! Bref.) Je prenais une grande inspiration, m'obligeant à me calmer. Un trop plein d'émotion n'était jamais une bonne chose, même chez les personnes n'ayant aucun pouvoir magique susceptible de partir en cacahuètes, et je voyais bien que Fenrir se demandait ce qui m'arrivait. Je ne voulais pas l'inquiéter, il fallait que je me reprenne. On inspire longuement, on expire encore plus longuement. On répète l'opération plusieurs fois. Au bout de quelques temps, ça allait déjà mieux, et en bonus j'avais trouvé quoi faire, et quoi dire. Comme quoi il suffit parfois de se mettre la tête en vrac pour organiser ses idées …

Sans me relever, lui tournant toujours le dos, je répondais d'un ton neutre.

« Khalys. »

Puis, me tournant, toujours accroupi, je décidais que le sol était suffisamment propre pour que j'y reste assis et m'exécutais. Pour une fois je voyais les autres depuis en bas, et non plus depuis au-dessus d'eux. Ca changeait. C'était même assez bizarre.

« Je ne viens pas de votre système solaire. Aucune planète n'y est habitée, comme vous le faites si justement remarquer. J'étais en direction de ma planète, Khalys, quand je me suis crashé ici, sur la plage, il y a quelques jours … Vous en avez peut-être entendu parler. »

Étrangement, mon ton était des plus neutres. Je n'étais pas en colère, je n'étais plus énervé. Je n'avais plus personne à convaincre. Si elle voulait me croire, tant mieux, sinon tant pis. En fait c'était assez impersonnel, chose assez rare venant de moi. Peut-être étais-je arrivé à mes limites ... Fenrir gronda, je lui grattait la tête.

« C'est rien mon vieux, je te dis que ça va aller ... »

Oui, ça allait le faire. Moi qui pensait pouvoir m'entendre avec cette demoiselle, peut-être l'aider, j'étais désormais revenu à la plus neutre des relations après cette douche froide. Ho, je ne lui en voulait pas, ce 'était pas la première fois que je me trompais sur le compte de quelqu'un. Mais j'avoue que j'avais été un peu déçu de m'être autant fourvoyé … Enfin, peut-être n'aurait-ce pas été le cas si j'avais toute ma tête … Le mieux à faire serait d'aller me poser dans ma maison, à l'ombre. Voire de prendre un bon bain. Ce devait être un contre-coup de la chaleur ...

Les idées se bousculaient dans sa tête. Les planètes du système solaire, les autres planètes, Khalys, lui, elle, la magie, l’inconnu, la peur… Tout tourneboulait et dansotait joyeusement dans sa tête dans un affreux tintamarre, lui faisait perdre ses notions de distances et de neutralité habituelles.
A tant réfléchir, Taini se grattait le côté de la tête à cause de l’excitation que cela causait en elle, elle faisait les cent pas et se décoiffait par tant de tiraillements dans sa chevelure.

« Attendez… Attendez… » s’arrêta-t-elle les yeux toujours fermés. « Vous voulez me faire croire qu’il existe d’autres systèmes planétaires ?!? Enfin oui, il en existe d’autres et d’autres galaxies aussi. Mais vous voulez me dire d’une autre dim... Ah ! »

Taini stoppa net et ouvrit de grand yeux face au mur. Son dernier mot venait de la faire comprendre où tout du moins d’assembler quelques éléments.
Une autre dimension ! Mais bien sûr ! Que n’y avait-elle pensé plus tôt. Quand sa mère lui parlait de la dimension magique, elle ne parlait donc pas d’une dimension parallèle inaccessible, mais bel et bien d’un univers trans-dimensionel où les gens peuvent voyager grâce à la magie. Et donc… Donc tout ces gens qu’elle avait croisé dans les rues et dont les bribes de conversation ne signifiait rien à ses yeux venait donc de là-bas ? De Khalys ?

« Mais alors… c’est de là que venaient les fées qui ont sauvé Gardénia et ramené la magie sur terre ! » s’exclama-t-elle plus pour elle-même que pour son interlocuteur, plongée dans une intense réflexion. « N’est-ce pas ? » l’interpela la brune en approchant d’un coup sec son visage près de celui du jeune homme, visage illuminé par la joie d’avoir (enfin ?) compris et l’essoufflement d’une telle concentration.

Un blanc se fit, et Taini constata enfin la maigre distance qui séparait son nez de celui de son interlocuteur et entendit le loup grogner. Elle recula aussitôt pour mieux lui tourner le dos.

« Ah… Euh… Hmm… Veuillez m’excuser, je me suis laisser emporter… Excusez-moi… » bredouilla-t-elle.

Au moment présent, elle aurait voulu mourir ou être foudroyée sur place. Avoir été dans une telle incapacité de se retenir, un tel manque de conduite l’affligeait au plus haut point. Mais vu le ton que le jeune homme arborait depuis quelques temps, elle n’était plus à ça près et il ne devait guère l’apprécier. Certes, elle ne cherchait pas à être aimé de tous, loin de là, mais elle préférait plutôt qu’on l’ignore plutôt qu’on l’a haïsse. Le taux de risque de subir des contrecoups était alors moindre…
Taini pivota et fit de nouveau face au jeune homme, la mine mi-contrite mi-neutre.

« Si j’en crois vos dires… » La jeune fille pesait chacun de ses mots. Mieux valait éviter de l’offenser une fois de plus, bien que le spécialiste ne devait pus être à ça près… « La dimension magique serait donc… donc… »
Décidément les mots n’arrivait pas à lui venir telle qu’elle les voulait.
« Elle serait donc une sorte de monde parallèle avec un autre cosmos où vivent les fées et autres entités magiques ? »

Ouais, bin niveau classitude explicative… Taini pouvait repasser. Sa phrase était d’une bêtise argumentative, à tel point que cela lui faisait peur.

« Je veux dire… Aaah… » soupira-t-elle en se grattant le haut de la tête.

D’ailleurs, actuellement elle n’avait plus qu’une touffe crêpée sur la tête, sa natte serrée et prenant une forme courbe. Bref, si déjà le voleur l’avait trouvé drôlement habillée, l’a haïssait, il avait à présent la cerise sur le gâteau en ce qui concernait le pathétisme royal.

Pause. Retour arrière. Passage au ralenti. Le passage suivant est à lire avec la voix des documentaires animaliers de la 5.

« Nous voyons la jeune femme tourner en rond, comme la carpe koï dans son bassin. Elle ne tourne pas simplement en rond, elle semble chercher quelque chose, une réponse philosophique aux grandes questions de l’univers sans doute. Alors que la carpe tourne en rond après une algue, la magicienne tourne en rond après une pensée fugitive, une idée fugace après laquelle elle pourrait se mettre à courir telle un chat courant après une lumière de laser. Mais voilà que soudain elle se penche vers l’homme assis par terre devant elle, comme une carpe s’approche d’une éponge. Elle semble avoir trouvé sa réponse ! Que se passera-t-il ? La suite, après une courte page de publicité. »

Zap.

Me retrouver avec une tête aussi près de la mienne –d’autant plus féminine- ne m’était pas arrivé depuis un certain temps, et sur le coup je restais planté comme une poire, ne sachant trop que faire. Où voulait-elle en venir ? Elle semblait parler un peu toute seule, je ne comprenais pas grand-chose à ce qu’elle baragouinait, alors je tentais un vague « Euh … Oui, sans doute … » histoire ne pas trop monter non plus que j’étais une véritable quiche en astro-géologie. Eh oui, ne vous en déplaise, j’ai un peu de mal à retenir où sont situées toutes les planètes aux quatre coins de la galaxie. Je me contente de savoir où se trouve la boulangerie du coin sur chacune d’elle, c’est bien suffisant … En tous cas, moi, ça me suffit.

Heureusement pour moi et ma mine déconfite, elle était plus gênée que moi, et ce fut elle qui agit en se reculant. Ouf, on avait évité le drame. Enfin, ça n’aurait sans doute pas été aussi grave que ça, mais … Enfin bon, on n’a pas idée de faire ça quoi ! Franchement ! Mon pauvre cœur a bien failli ne pas y résister … En quelque sorte, Fenrir vient une fois de plus de me sauver la vie … Quant à savoir pourquoi il vient de lui grogner après, va savoir … Peut-être qu’il a senti quelque chose d’étrange venant d’elle ? Ce loup a un sixième sens ultra développé …

Mais la jeune magicienne avait continué sa montagne russe imaginaire dans les tréfonds de l’espace-temps et revenait à la charge avec une théorie fumeuse sur l’organisation du cosmos. On se croirait presque dans Les Chevaliers du Zodiaque … Mais où était donc passé Athena, la jolie déesse qui ne savait rien faire d’autre qu’être enlevée ? Ce n’était quand même pas elle ..? Hum, non. La déesse avait au moins l’avantage de connaître la cartographie des lieux où elle allait, et puis elle était au courant qu’il y avait plusieurs univers … Sans compter qu’elle avait une bonne cinquantaine de chevaliers en armures rutilantes pour venir la sauver, alors que celle devant moi, ben … elle avait que moi. Et je suis loin d’être une cinquantaine. Et puis pas d’armure d’or ni même d’argent, je me contente d’une combinaison … Je fais dans le discret, moi. J’ai pas un panneau au-dessus de la tête avec marqué « Coucou ! Je suis ici ! Viens me frapper ! ». (Oui, ce dessin animé m’a marqué … J’en ai vu quelques extraits dans une télévision dans un magasin spécialisé et j’ai feuilleté quelques pages … ça laisse des traces.)

Bref, sa théorie fumeuse donc. Des mondes parallèles, des créatures étranges … Enfin, les fées sont loin d’être des créatures étranges. Encore que ça dépendait. Celles qui voyaient le monde tout en rose avec des papillons voletant un peu partout pouvaient se montrer d’une naïveté désarmante et faire vraiment peur. Mais dans l’ensemble, elles étaient surtout pleines de bonne volonté. Enfin c’était le souvenir que j’en gardais.

« Eh bien … je suppose … »

Dire que j’avais séché les cours concernant ces cartes de l’espace cosmique serait un euphémisme puisque j’ai séché à peu près tous les cours de cartographie. Néanmoins sa théorie fumeuse semblait tenir le coup, alors autant approuver. Je souris naïvement, tentant de faire passer le malaise qui s’était installé tout en tâchant de cacher le fait que pour le coup je n’y connaissais rien. Je l’observais quelques instants, puis décidais que non, décidément, il fallait que j’intervienne.

« Avant de ressortir de la ruelle, si vous voulez toujours que je vous escorte, je me dois de vous conseiller de vous recoiffer un peu … »

Il serait mesquin d’en dire plus, surtout que je voyais mal comment lui faire comprendre en restant gentil que sa natte tenait plus du grand n’importe quoi maintenant que d’une vraie natte. Tiens, encore un autre point pour Athena : elle n’était jamais décoiffée. A croire que même en plein enlèvement par les méchants elle emmenait son coiffeur/styliste personnel pour lui remettre les mèches en place …

Pratique.

Avec l’affirmation du jeune homme, Taini sembla réconfortée et un peu plus solidement ancrée sur le sol de ce monde et non plus dans une rêverie d’enfant. Au moins, à présent, elle ne se sentirait plus totalement étrangère en entendant parler de diverses planètes, d’évènements étranges ou de personnages célèbres qui lui seraient inconnus. A présent, elle connaissait la vérité : un espace encore méconnu d’elle existait et d’autres personnes en venaient, dont les fées (et les sorciers, bien sûr…).
Plongée dans cette satisfaction, elle souriait béatement.

Cependant, la remarque du spécialiste sur sa coiffure la fit revenir en ce bas-monde. Remarque on ne peut plus correcte.
La métisse jeta un bref coup d’œil à son allure et hoqueta. Elle ressemblait plus à une folle en pleine escapade hors de l’asile qu’à une jeune femme digne de ce nom-si elle le fut une un jour…-.

« Ah… Oui en effet… » marmotta-t-elle tout en se tournant le dos à son interlocuteur.

En quelques secondes à peine, elle réussi par on ne sait quel moyen, à défaire sa natte dont l’enchevêtrement laissait pourtant présager un long mois de travail. Repoussant ses cheveux en arrière, elle entreprit donc de les démêler en passant les doigts dedans.
Ainsi elle prit encore plusieurs minutes du –précieux ?- temps de chevalier d’émeraude pour s’occuper de sa toison mordorée. Agitant la tête pour els remettre derrière, dessinant des ondulations dans son dos grâce à celle-ci et repassant mainte fois les doigts à travers pour que le tombé redevienne soyeux.
Ceci fait, Taini observa ses cheveux tenus dans une main et les deux bandages, qui lui servaient à tenir le haut et le bas de sa natte, dans l’autre. Après un léger calcul, elle jugea qu’il serait préférable de ne pas embêter plus longtemps le jeune homme qui lui avait proposé son aide et avait du subir son léger excès d’enthousiasme, se serait indécent de sa part. Aussi repoussa-t-elle ses cheveux en arrière –bien que quelques mèches fines viendraient surement contredire ce mouvement et tomber sur sa poitrine- et fit de nouveau face au brun, en prenant soin cependant de garder une mèche épaisse sur le devant. Mèche qu’elle triturerait allègrement en cas de malaise.

« Merci. » Tout en le remerciant, la magicienne s’interrogea sur la nature du conseil : était-ce plus pour lui ou pour elle qu’il le lui avait dit ? Sans doute pour lui, conclut-elle finalement. « Nous pouvons donc ressortir. » ajouta-t-elle en lui offrant un sourire de complaisance.

Joignant le geste à la parole, Taini engagea la démarche et sortie de la ruelle, n’ayant toujours pas en tête de demander au bellâtre son prénom. De toute manière, elle ne le reverrait surement jamais et ferait tout pour que ça n’arrive point de toute manière. C’était donc une action inutile.

A peine sortie en pleine rue, elle se tritura sa mèche de cheveux avec véhémence. Ne pas avoir ses cheveux attachés en dehors de chez elle l’incommodait en quelque sorte et elle regarda en direction d’Andrew attendant qu’il sorte à son tour.

Bon, au moins un dialogue un tant soit peu normal était-il rétabli, même si c'était par des phrases courtes ou hachurées. Mais je me posais quand même de sérieuses questions sur l'état psychologique de cette fille, qui me semblait très instable. Un coup elle la jouait style « j'ai peur d'un rien », après elle passait à la version « je suis super timide », j'avais ensuite droit à « je suis énervée », on enchaînait avec « je finis en furie scientifique » et pour avoir au final « je deviens une jeune fille d'à peu près bonne famille ». Sans oublier bien sûr la partie « merci mais je sais me débrouiller seule ». Mais elle me faisait quoi, là ? Elle me jouait toutes les facettes féminines, de la jeune fille éperdue à la femme super mature et indépendante pour voir laquelle me ferait craquer ? Je rêve ou … Elle essayait de me faire du gringue ?! Oulah … Bonne chance et bon courage jeune demoiselle, celle qui fera tomber mon cœur n'est pas encore arrivée !

Je restais assis par terre en me posant des question métaphysiques pendant qu'elle se démêlait les cheveux. Pour inintéressante que soit l'action (mais drôle qu'ai été la réaction : oh mon dieu j'ai l'air d'un yéti tropical ! Bon, peut-être pas yéti, d'accord, c'était méchant, mais vu sa réaction on peut se demander si elle n'avait pas pensé ça), je devais au moins lui reconnaître une certaine dextérité. J'admire toujours autant cette facilité qu'ont les femmes à se faire des coiffures (ou à se recoiffer) en 5 secondes alors que les hommes prennent une bonne demi-heure pour paraître décoiffés. Une mode, sans doute. Je n'aime pas vraiment la mode, moi je suis naturellement décoiffé. Les cheveux dans le vent, le cœur sur la route … vous voyez l'image ? Classe, non ? Ça fait un style très « aventurier » (d'aucuns diraient « paumé » mais … qu'ils viennent me voir, on ira en discuter dans un coin tranquille …) et ça … ça fait flancher le cœur des midinettes. Ce qui est beaucoup plus loin d'être classe et amusant. Parce que parfois, courir avec des groupies à vos trousses … au secours ! Même si ça a l'avantage de faire faire du sport ... Bon, heureusement, ça restait rare.

Elle sortit de la ruelle sans m'aider à me relever -de toute façon je n'en avais pas vraiment besoin- et m'attendit de l'autre côté. Ok, soit, j'arrive … Je me remettais sur mes pieds, et m'époussetais un peu, histoire de rester présentable. Après une dernière caresse à Fenrir je m'engageais vers la sortie à mon tour, d'un pas tranquille jusqu'à ce mon instinct se mette à me faire voir rouge. Vous savez, comme les petites diodes en cas d'urgence qui s'éclairent rouge de façon discontinue. Il ne manquait plus que l'alerte tonitruante et vous aviez une caserne de pompiers dans ma tête, avec pour seul pompier disponible … moi. Cachez votre joie, surtout. Bref, mon sang ne fit qu'un tour, j'accélérais et me mettais à courir, mon gant s'activant dans le même temps pour passer en position active : mode pistolet. J'ignorais si se promener armé était autorisé ou pas, et à vrai dire je m'en moquais. On m'avait formé à protéger, je protégeais, loi ou pas loi. Et puis, la loi et moi … Hum. Sans commentaire.

Heureusement je n'étais qu'à quelques pas et en moins d'une seconde, sans même lui avoir crié un « Attention » puisque je ne savais pas à quoi elle devrait faire attention, je l'attrapais de la main droite par son épaule gauche, et la poussais pour la retourner (quart de tour vers la gauche donc … pour ceux qui auraient du mal à suivre), faisant rempart de mon dos vers ce que j'avais pressenti comme une menace pour elle (dans son dos à elle, donc). La position n'était peut-être pas très esthétique (ou alors complètement digne d'un mélodrame), elle recroquevillée au creux de mon bras, ce dernier lui barrant le buste, et moi penché au-dessus d'elle pour minimiser sa surface exposée, mon bras gauche ramené vers ma jambe, tendu, pistolet prêt à faire feu au besoin.

Et vous vous demandez sûrement si je venais de rêver ou pas, avouez-le, vous n'avez aucun respect pour mes capacités protectrices immenses. Il faut dire aussi que vous ne les avez jamais vu à l’œuvre. Et pourtant … Ce fut bien moi qui prit le jet d'eau et pas elle. Ok, vous rigolez parce que j'ai trop réagi, mais je pressens un danger, pas l'ampleur du danger, alors je fais ce que je peux, hein ! Que s'était-il passé ? Simple : les enfants avaient certes trouvé étrange sa réaction, ils l'avaient aussi trouvée drôle. Alors ils n'avaient rien trouvé de mieux, après avoir fui mon regard assassin de faire le tour de la ruelle pendant que nous y étions et de nous attendre de l'autre côté. Pas de chance pour elle, surtout, trop occupée à m'attendre en se posant des questions compliquées qui l'obligeaient à martyriser ses cheveux. (note de l'auteur : Les pauvres. Promis, on créera la SPCT : Société Protectrice des Cheveux de Taini).

Bref, mon T-shirt était définitivement mouillé, mais il n'y avait pas mort d'homme. Ce n'était qu'une blague pas drôle après tout, même si j'avais quelques envies de meurtres envers ces enfants. D'ailleurs je ne rangeais pas mon arme, histoire de pouvoir leur faire un peu peur quand j'irais leur parler, leur faire comprendre mon point de vue. Cependant, avant d'aller les gronder pour leur bêtise, je préférais m'assurer que ma petite protégée allait bien. Vu sa réaction la dernière fois, on ne savait jamais … Je m'adressais à elle sans changer de position, histoire qu'au cas où les garnements recommencent, je sois déjà prêt. Et puis si jamais elle devait s'écrouler par terre, j'étais déjà aussi dans la bonne position pour la remettre fermement sur ses pieds. Du coup, pour ne pas s'afficher encore plus en donnant au grand jour sa trouille du moment, je lui murmurais à l'oreille à l'oreille d'une voix qui se voulait apaisée (plus que je ne l'étais en réalité en tous cas) :

« Tout va bien ? »

Juste trois mots, mais il n'en fallait pas trois tonnes pour demander son état à une personne : soit elle allait bien et j'allais enguirlander les mômes, soit elle n'allait pas bien et je restais là à essayer de l'aider, même si elle devait devenir aussi écarlate qu'une coquelicot essayant d'imiter une tomate.

En attendant le jeune homme, Taini se repassa les derniers évènements en tête et franchement, elle avait du mal à se reconnaitre elle-même. Il était vraiment rare qu’une personne puisse ainsi la faire changer d’attitude du tout au tout, mais au final, cela ne l’étonnait au final que peu.
D’autres planètes existaient dans la dimension magique, des gens avec une culture et une manière de voir le monde totalement différente, lui y compris, rien de plus normal donc à ce qu’ils réussissent donc, avec un naturel déconcertant, à la faire tourner chèvre en moins de temps qu’il ne fallait pour dire «superfragilisticexpialidocious ».
Aussi accepta-t-elle les choses telles qu’elles venaient de se produire – et puis peut-être aussi parce qu’il était dans sa nature d’accepter beaucoup d’évènements contraignant contre lesquels il était trop tard pour lutter…-.
Cependant, ce n’était pas parce qu’elle acceptait de finir chèvre à cause de tout les extra-terrestres présents sur l’île qu’elle s’en faisait une joie pour autant. C’est pour cela qu’elle prit la décision d’éviter le brun à tout pris. Lui, et son loup grognon…

Plongée dans ses réflexions, sur comment l’éviter notamment, elle ne remarqua même pas les hurlements joyeux des enfants lorsqu’ils la débusquèrent et lancèrent leurs tirs d’artillerie lourde !
Tout ce qu’elle comprit de l’action en fait fut un éclair noir qui lui passa devant, l’attrapa dans ses bras et la colla contre lui, la couvant du torse. Bien que vu de l’extérieur, elle semblait plus attrapée comme un sac à patates, ou alors Andrew avait vraiment une envie pressante…
Dans tout les cas, Taini était dans une position mi-gênante mi-inconfortable et ne comprenait guère ce qu’il se passait au moment présent.

« Oui oui. » souffla-t-elle d’un ton impersonnel tout en se dégageant du bras du brun humide.

Certes, elle l’avait mis en colère quelques instants plus tôt, mais ce n’était guère une raison pour se venger de la sorte. D’autant plus qu’il avait sorti une arme, ce qui la choqua.
Ainsi il comptais la corriger avec ça ?
N’était-ce pas un peu… excessif ?
Après tout elle ne l’avait ni giflé, ni insulté. Elle l’avait juste un tout petit peu qualifier d’affabulateur.
Relevant le nez sur son futur, exécuteur, elle le fixa et resta fier ou tout du moins tenta de cacher l’angoisse légère qui l’habitait après avoir vu l’arme.

« Pourquoi m’avoir attrapé aussi soudainement ? » l'interrogea-t-elle toujours caché par la carrure du spécialiste et ne pouvant voir derrière.

Décalant sa tête afin de pouvoir observer derrière les épaules de son protecteur, elle put apercevoir les charmants garnements qui étaient resté debout, surpris devant l’attitude du brun dont le torse entier devait être trempé à présent.
Un simple t-shirt n’offrant qu’une faible protection fasse à l’impitoyable morsure du liquide translucide.
Taini se redressa, restant bien cachée derrière lui puis se prit la tête dans la main, un sourire contrit au visage.

« Le Groenland c’était bien pourtant, l’antarctique aussi remarque… » murmura-t-elle pour elle-même.

Comment, en cherchant le moins possible à faire du social, elle avait pu se retrouver dans un tel merdier. Surtout que soyons honnête, il n’allait sûrement pas tirer dans le tas, lui, ni envoyer son loup à la charge. De toute manière, elle l’en empêcherait. La vie d’enfants, quoique trucidable, valait plus que la sauvegarde de son petit secret. Son corps ne pouvait non plus la protéger à 360° et des enfants, ça pouvait être entêté, particulièrement en ce qui concernait taquiner autrui.
C’est ainsi que fur et à mesure de ses thèses pessimiste se mit à germer dans l’esprit, actuellement en ruine, de la métisse l’idée que si elle se déshabillait dans l’instant et courait gaiement vers les enfants en subissant leurs salves aqueuses, cela ne changerait guère grand-chose à sa situation.
Bref, elle était acculée et son cerveau lâchait prise pour la millième fois de la journée.

Sauvez les gens, ils vous en seront reconnaissants ! FAUX ! La demoiselle était soit complètement à côté de la plaque, soit d'une désarmante platitude neuronale, soit complètement blasée. Et je n'aurais su dire à laquelle de ces trois hypothèses allait ma préférence. Sans doute à aucune des trois.

Je ne pouvais pas vraiment dire que je m'attendais à ce qu'elle me saute dans les bras pour me remercier, mais là … J'avais l'impression de n'avoir rien fait, en fait. C'était frustrant. Ça m'apprendrait à aider, tiens. J'aurais dû la laisser croupir par terre tout à l'heure, ça lui aurait fait les pieds. Non mais, sérieusement ? Même pas un merci ! Comme si j'avais juste été un joli pantin faisant son numéro, un numéro semblerait-il raté puisqu'il recevait salve d'eau glacé (une bonne douche froide … Autant littéral que métaphorique, entre le pistolet à eau et ses mots … étranges) et aucune salve d'applaudissement.

Elle regarda vite fait derrière moi, se rendant compte, alors, des enfants. Donc en fait, elle avait vraiment rien vu … Super ! J'avais dû passer pour le gros lourd de service … Ou bien pie, encore. Voilà qui n'allait pas améliorer l'avis, déjà sans doute peu favorable, qu'elle avait de moi … Super (bis). Me disant que répondre à sa question serait sans doute d'une imbécillité certaine, ou du moins une bonne répétition, je décidais que physiquement au moins elle allait bien et tenait sur ses jambes, donc je pouvais m'absenter quelques instants pour aller expliquer la vie aux mômes. Ou à défaut, ma vision des choses. Ce que je leur dis ne parvins as aux oreilles de la jeune femme, et resta entre nous, mais en désactivant mon gant, faisant ainsi disparaître le pistolet, j'étais sûr qu'au moins avec eux, nous serions tranquilles.

Je retournais vers mon inconnue en plein questionnement métaphysique - à nouveau - ou alors en plein déboulonnage. Vu le speech sur le Groenland avant que je m'absente, je penchais pour le second choix. J'avais le choix entre la laisser comme ça, ou la secouer un peu.

Si la première était tentante, bien trop tentante, vu la façon dont elle me traitait depuis le début, à croire que je n'avais que ça à faire de ma journée de subir ses caprices et ses retournements de caractères, et à perdre mon temps à la raccompagner chez elle, la seconde l'était encore plus parce que je pourrais me défouler un peu. Lui attraper les épaules et la secouer d'avant en arrière en lui hurlant dans les oreilles de se bouger … Mieux valait ne pas trop y penser, ça me ferait sourire d'un air louche.

J'étais cependant encore bien trop gentil pour l'une ou l'autre des solutions et, après avoir hésité sur cette question philosophique qu'était « est-ce que je retire mon T-shirt pour le faire sécher ou pas ? » et décidé que non, je m'approchais d'elle après avoir regardé les différentes panneaux de signalisation, lui posait deux doigts sur chaque épaule, et la tournait dans la bonne direction avant de la pousser légèrement en avant.

« Bon, continuons ... »

Allez zou ! Plus vite on serait chez elle, plus vite je serais débarrassé. C'était pas tout ça, mais semblerait que moi aussi, je commence légèrement à péter les plombs … Comment ça c'est pas nouveau ?!

Le noir. Le noir et les réflexions de Taini quand la présence à ses côtés s’évapora. Elle se dégagea le visage et regarda devant elle. Il n’était que partir vers les enfants, sans tenter de leur faire éclater la cervelle à grand coup de pistolet visiblement…
Qu’avait-elle crue ? Qu’il l’avait abandonnée ? Heurm… C’était une supposition des plus probable cependant, mais ce n’était pas le cas. Et puis que cela pouvait-il lui faire ? Elle n’était pas sa petite amie et n’en avait nullement l’envie, ils se connaissaient à peine. Mais si elle avait dut perdre son unique protection face à l’’eau, elle aurait dans une panade pire encore.

Alors qu’il revenait, elle se dit qu’il serait peut-être bon de le remercier de la protéger ainsi. Ne serait-ce que pour la forme puisque… avouons-le. Le fond de ses actes et la nature profonde de sa protection et pourquoi il le faisait, il n’en connaissait strictement rien.
Tiens. Pourquoi la protéger-t-il au fait ? Sans doute de ceux qui espèrent obtenir récompense en aidant les autres.
Elle lui donnerait quelques dollars magiques une fois à la maison, comme ça elle sera certaine qu’il ne reviendra pas la coller –selon moi ça aurait plutôt l’effet inverse, mais passons…-.

« …. »

Aucun son ne put sortir de sa bouche qu’il l’avait de nouveau tourné dans une autre direction. A n’en point douter, sa passion était de faire tourner les filles dans tout les sens et si ce n’était les filles en général, c’était au moins Taini.
Les remerciements attendront donc. Quoique… Etait-il vraiment utile de le remercier ? Le brun s’était proposé tout seul de l’escorter, elle ne lui avait rien demandé. Et le bougre semblait prendre son rôle à cœur. Il décidait de tout tut seul, elle n’avait eu son mot à dire –ou presque…-, alors pourquoi devait-elle le remercier ?
Une voix dans sa tête claironna : « Par politesse et gratitude peut-être ? ».
Ce que parfois notre conscience peut-être agaçante à nous rappeler les bases et les choses que nous voulons oublier.

« Merci… Pour tout à l’heure. » marmotta-t-elle.

Cette phrase tombait comme un cheveu sur la soupe.
Quelle distance les séparait du fameux endroit, du Dating Center ? Depuis combien de ne s’était-il pas dit un mot ? Magician Alley ne pointait-t-elle pas le bout de son nez ? La seule chose qui les liait était le tintement des griffes du loup sur les dalles de pierres qui pavaient le chemin.
Mais l’adage ne dit-il pas qu’il vaut mieux tard que jamais ? Et Taini pratiquait visiblement le « tard » avec une merveilleuse dextérité.

[HRP : Si tu veux tu peux reprendre sur Magician Alley si tu considère qu’on est tout près voir carrément là-bas ^^]

(RP fini !
[suite : ici ^^)

» Les voyages de Taini
» Compte de Taini Miller
» Retour en cuisine {PV Taini}
» Dans le secret du Soleil Couchant {PV : Taini Miller}
» Ma premiere rencontre! Ma premiere journee! La chance est de mon cote! (Avec Taini Miller)